En lisant Margaret Mead, une première chose à retenue mon attention: comment elle explique que pour elle faire société ça commence dans l’histoire lorsque l’on a pu observer qu’un fémur qui a été cassé, a pu se réparer. De ce que je comprends de son discours, un animal ne vit pas longtemps avec une patte cassée dans la nature. Il ne peut s’alimenter, boire ou encore se sauver devant un prédateur. Alors pour elle trouver un fémur d’homme cassé qui s’est réparé c’est le signe que quelqu’un lui a porter suffisamment d’attention et de protection pour qu’il ai eu le temps de se réparer ce fémur. Pour elle faire société, communauté ça commence par le prendre soin les uns des autres. J’aime bien cette idée.
Au delà de la femme en tant que telle, de ses travaux somme toute intéressant (je suis pas en accord avec tout hein) , je me questionne.
Pour certains et certaines c’est la culture qui façonne le caractère et le comportement des hommes et des femmes. Mais? et la culture elle vient d’où?
Aujourd’hui à l’état de mes recherches je fais l’hypothèse suivante: la culture, ce qui fait société, elle est écrite à l’usage par les individus qui la compose. Les individus l’écrivent en fonction de comment ils sont dans leur réalité intérieur et de leur capacité de différentiation de cette première réalité avec leur réalité extérieur.
L’écriture/ la production de ce qui fait société est donc un deal croisé entre:
- le Sujet dans le comment il est dans sa réalité intérieur
- le Sujet dans sa capacité à différentier sa réalité intérieur de la réalité extérieur colorée de son subjectif
- le comment l’ensemble des Sujets qui compose la société deal entre eux avec les deux premiers items qui sont éminement individuel et subjectif
Je reprends l’histoire du fémur. Parce qu’un individu a éprouvé quelque chose pour un autre (transfert) il a pris soin de cet autre qui avait le fémur cassé. Ici l’affect est de l’ordre de l’amour. Lorsque l’histoire fait ressortir des évènements horrible (il y en a tellement dans l’histoire de l’Humanité je ne saurai être exhaustive) la Shoa, la chasse au sorcières au moyen âge, la famine au Yémen de nos jours… celà résulte à mon sens des affects de l’ordre de la haine, de la peur de perdre.
Ces affects je les trouve nuit après nuit dans mes rêves, j’en suis porteuse:
- La haine de cet autre qui me prend quelque chose, les mises en scène terrible de meurtre, de bataille, de guerre je les aperçoit nuit après nuit
- L’amour et la recherche du grand tout, du sentiment d’être complète avec un autre aussi je le trouve.
Je fais le choix de me limiter à amour et haine dans cet écrit parce qu’ils sont les deux face d’une même pièce.
L’amour entretien un lien étroit avec le désir sexuel pour ses parents (oedipe) et la haine avec l’idée que parce qu’il y a eu cette idée d’amour interdit pour ses parents une partie de l’humanité se trouve privé d’un truc entre les jambes. Ce truc c’est un zizi et le fait que cette différence qui coupe l’humanité en deux se trouve sur les parties sexuelles, ben c’est pas anodin hein, ça a fait penser à la petite fille que j’étais que les filles se trouvent avec un truc en moins parce qu’elles ont fauté (la castration). Pour les hommes c’est le risque qu’il le perde qui est venu comme idée explicative. Y a des quoi avoir la haine quand on nous pique/ coupe/ enlève un truc.
Entre amour et haine viennent comme une palette d’affects qui viennet donner de la nuance entre les deux.
Ici je parle de ma réalité intérieur. Parce que je la regarde, je la comprend, elle vient beaucoup moins faire des incursions symptomatiques dans ma réalité extérieur. Vous retrouvez ici les deux premier point du deal croisé dont je parle plus haut. Lorsque je suis en relation avec les gens qui m’entourent, mon Homme, mes enfants, les gens de mon quartier, je viens travailler le dernier point: le deal entre différents Sujet qui ont à faire avec les deux premiers points.
Alors pour faire société, faire ensemble je tente jour après jour de maintenir un parler de soi pour chaque individu qui compose le groupe. Un billet d’humeur qui permet à chacun de parler de sa réalité intérieur, extérieur et ainsi de laisser une trace aux autres parce qu’à part lui même personne ne peux savoir ce que vis un Sujet. Les traces orales ou écrites de Sujet qui parlent d’eux me permettent de mieux savoir où ils sont et comment moi je peux me positionner en fonction de ma propre réalité.
Christine Jeudy | Psychanalyste | Facilitatrice