Cela fait des années que je les lis, des années que je m’en fais l’écho. Lire, penser, se souvenir : Open Dialogue. En Finlande, un autre dialogue a vu le jour en psychiatrie, une approche où la parole circule, où le sujet trouve un espace pour exister autrement que dans le discours figé de la norme.
Ces travaux ont été une pierre angulaire de mon parcours professionnel, une rencontre qui a déplacé des lignes, ouvert des brèches. Mais, comme toujours, je tiens à rappeler : il ne s’agit pas d’une méthode à ériger en modèle universel, pas d’un cadre rigide à appliquer partout. Faire de cette approche un dogme reviendrait à étouffer ce qu’elle porte en elle : l’écoute singulière, le respect du sujet dans son altérité, dans son énigme.
L’universalité d’une réponse imposée à toutes et à tous tue le subjectif. Elle le réduit à un objet, à une case, à une fonction dans un système qui ne tolère pas l’écart. Mais ici, au contraire, il s’agit de laisser place au sujet, à sa parole qui vacille, se cherche, trébuche parfois, mais qui insiste. Une parole vivante, imprévisible, irrécupérable.
Qu’il s’agisse d’Open Dialogue ou d’une autre appellation, ce qui compte, c’est cette idée fondamentale : partir du sujet et de ce qu’il dit de lui-même. Lui permettre, en parlant encore un peu plus de lui, de se réapproprier une représentation de soi, de retrouver ainsi un sens à sa vie. Et comme un effet secondaire, souvent, un apaisement de la souffrance psychique se manifeste.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter ces ressources :
Voilà ce que je retiens d’Open Dialogue, et voilà pourquoi j’en fais le relais. Non pour prescrire, mais pour témoigner de ce qui est possible quand on choisit d’écouter autrement.
Christine Jeudy | Psychanalyste | Besançon