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Au Fil de Nos Libertés Entrelacées

Lettre à l'homme qui partage ma couche

« Je ne te demanderai pas de m’embrasser. Ni de t’excuser quand je pense que tu t’es mal comporté ou que tu t’es trompé. Je ne te demanderai pas non plus de me prendre dans tes bras quand j’en ai le plus besoin, ou de m’inviter à dîner pour notre anniversaire. […] Je ne te demanderai rien, même pas de rester à mes côtés pour toujours. Parce que si je dois te le demander, je n’en veux plus. »

– Frida Kahlo

À toi, mon acolyte, je rends hommage. Non pas à ce que tu fais, mais à ce que tu es : libre et vibrant, responsable et vivant. Il y a dans cette citation de Frida Kahlo quelque chose de terriblement juste, une reconnaissance lumineuse de la beauté qui naît dans le choix, dans l’absence de contrainte, dans la force tranquille de ce qui existe sans qu’il soit besoin de l’exiger.

Je n’ai pas à te demander de rester, car chaque jour passé à tes côtés est une réponse offerte, non par devoir, mais par un élan toujours renouvelé. La route que nous empruntons n’a rien d’un tracé rectiligne ; elle s’aventure dans des méandres où réside tout son charme. Les détours, les hésitations, les instants d’âpreté, et même les failles, ne sont pas des accrocs à redouter. Elles sont la texture même de l’amour, ces aspérités qui le rendent tangible, vibrant, vrai.

J’ai mes propres failles, et loin de chercher à les nier ou à les gommer, j’apprends à les accueillir, à les reconnaitre, comme des brèches d’où jaillit une lumière fragile mais sincère. Ce que je chéris, c’est cette audace douce de pouvoir être aimé avec elles, non malgré elles, car elles aussi racontent une part de qui je suis.

Lors de notre dernière brouille, c’est encore cette vérité qui s’est imposée. Non pas une vérité lourde, mais une vérité claire, limpide : la vie n’est pas un long fleuve tranquille, non. Elle est exigeante, elle appelle au courage d’être soi, pleinement, toi de ton côté, moi du mien, pour mieux retrouver ce lieu commun où nos libertés se rejoignent. C’est en parlant de là où nous sommes que nous construisons cette danse, cet équilibre fragile et puissant à la fois, qui ne cesse de m’émerveiller.

La vie, comme l’amour, oscille entre le “là” et le “pas là”, entre la présence et l’absence. Mais dans cette oscillation, il y a toi, comme une étoile mouvante, une lumière qui éclaire le chemin sans jamais dicter sa direction. Et dans cet espace de liberté, je découvre chaque jour à quel point cette responsabilité partagée, légère et noble, de simplement être nous-mêmes, est une richesse inestimable.

Je ne te demanderai rien, car tout est déjà là. Non pas comme une vérité figée, mais comme une promesse mouvante, un fil ténu et incandescent tendu entre nos libertés. Fragile dans son éclat, inébranlable dans sa profondeur, ce lien vibre au gré des instants partagés, des silences habités et des gestes offerts sans condition.

Et Frida Kahlo, dans les silences et les creux de ses mots, m’a rappelé une vérité essentielle : l’amour ne s’impose pas, ne quémande pas ; il se nourrit d’un désir offert, spontané, libre, jamais d’une demande formulée. Ce qu’elle laisse deviner, dans la pudeur éclatante de sa déclaration, c’est que ce que l’on désire vraiment ne peut être réclamé. Une fois demandé, le mystère s’éteindrait, la saveur s’évanouirait, comme un souffle captif perdant sa légèreté.

C’est une leçon précieuse, un murmure qui résonne profondément dans l’histoire que nous écrivons ensemble. Une histoire faite de détours et d’ombres, mais aussi de clartés saisissantes. Dans ce cheminement, il n’est jamais question de possession, mais d’émerveillement. Toi, debout dans ta propre lumière ; moi, ancrée dans la mienne. Et au centre, cet espace sacré où nos libertés se rencontrent, se reconnaissent, et se choisissent sans contrainte ni injonction.

Merci, à toi, et à ce que tu m’as inspiré : l’amour se construit non dans l’exigence, mais dans le don discret de nos désirs inavoués, de nos âmes ouvertes, et de ce souffle partagé qui nous lie, à la fois fragile et infini.


Les haltes soins addictions : RAPPORT IGA N°24038 – IGAS N°2024-036R
Un dispositif expérimenté depuis 2016 pour réduire les risques et nuisances associés à la consommation de stupéfiants dans l’espace public OCTOBRE 2024