Le rêve :
Je
suis dans un parc d’attraction avec un type qui présente une activité.
Il y a des wagons qui glissent sur l’eau et un aquarium. Il y a de
multiple poissons dans cet aquarium. Là le type me dit regarde: et il
fait entrer un énorme requin par un trou du réseau d’eau, ce requin a
une muselière. Il rentre. Mais la pratique est interdite. Puis il me dit
va y seule et m’installe dans un wagonnet. Je sais que le requin est là
et muselé mais j ai peur. Je le croise… au à fleur de la surface de
l’eau, horrible …. Je vois l’aileron qui coupe l’eau. Je me pends à un
fil qui traine, genre un fil pendu à une potence, pour me garer sur le
bas côté du canal et sortir du wagonnet… je frôle la peau du requin. Je
voix sa nageoire dorsale qui fend l’eau. Sensation terrible. Peau
gluante, lisse et froide. La luminosité était faible dans ce réseau de
canaux souterrain.
Je me libère ainsi du wagonnet et saute dans une voiture avec une autre
personne à la recherche d’ un enfant perdu sur les routes des Alpes. Je
dis Alpes à l’écriture car les paysages de mon rêves, les routes
sinueuses m’y ont fait penser. Et la luminosité d’un midi d’été est là.
L’enfant que j’ai perdu est blond. Le scénario de mon rêve m’emmène voir
ce que l’enfant perdu fait au moment où je le cherche, c’est une fille
avec de long cheveu blond, elle joue avec un jeune agriculteur local.
Ils ont un jeu à négocier avec un autre enfant. Le gamin genre le copain
avec une salopette brune, les dents sales, un peu gavroche en fait,
appel avec un téléphone portable pour dire qu’ils ont la rançon demandé.
Il parle au téléphone.
Là le scénario de mon rêve me ramène sur ma vision, je suis dans la
voiture côté passager je vois un panneau avec un nom et un signe écrit
signe paix de none. Je dis “c’est le signe ce dessin ressemble à
d’autres tracteurs que je faisais plus petite. Elle est là la Petite. Je
descend de la voiture et la retrouve bien heureuse.
L’analyse:
Rêve de la nuit de dimanche à lundi.
À la première analyse de ce rêve m’est venu la naissance, la mienne.
Double naissance, physique avec les eaux (j’ai enfant longtemps pensée
que les femmes perdaient les os quand elles accouchaient) et mise au
monde du langage part ma mère. Les canaux une tentative de
représentation de ma vision de ma naissance physique, les eaux et
l’intérieur sombre de l’utérus et les wagons le train du langage que ma
mère m’a fait prendre.
Le signe du pet de none (signe hippie) lui m’a fait donner représentation du sexe féminin pénétré par celui de l’homme.
La fillette perdue c’est moi, est le signe sur le panneau me l’indique à
moi. Je n’ai pas disparu j’étais caché et je me retrouve, je ne suis
pas disparu.
Le requin muselé c’est ma mère en ce qu’elle est à l’origine d’une
grande part de mon gendarme intérieur, ce surmoi qui m’encombre un peu
parfois…
J’ai pour terminé condensé un souvenir heureux de jeu de mon enfance…
temps béni où ma mère et moi passion des temps partagés doux et joyeux.
L’après
midi je me suis rendu à mon rendez-vous ostéopathe pris deux mois
plutôt. En effet un samedi j’ai eu tellement mal à ma hanche droite que
j’ai boité deux jours pleins. Dans ces cas là l’angoisse d’une maladie
grave me prend. Alors j’appelle je prend rendez-vous et je m’apaise (par
le passée seule la consultation m’apaisait). Bref le jour du
rendez-vous plus de douleur à la hanche.
L'ostéopathe sort alors une feuille blanche prend un crayon et me demande pourquoi je viens le voir.
Moi de répondre que j’ai eu deux enfants et que le port de ma fille
ajouté à la déchirure de mes abdos lors de mes grossesses ben j’ai mal
au dos et à la hanche, parfois. Et j’ajoute un peu gêné que j’ai bien
conscience que mes douleurs sont liées à ce que j’ai dans la tête et que
j’ai commencé mon analyse en début d’année.
Il me demande de me lever, fait de grand geste, enfin me demande de tourner la tête à droite, à gauche…
“Madame, c’est marrant, y en a qui sont à côté de leurs pompes, vous ça va de ce côté mais c’est comme si vous étiez à côté de votre ventre, vous avez le côté gauche du ventre vide, tout vos organes sont à droite…” et là il me fait parler de mes accouchements pour comprendre. Je raconte, dans un flot de larmes chaudes et douces. Les trucs techniques de la salle et le contexte difficile de ma première grossesse… j’ai les boules… et une gorge bien nouée. Il reste sur les grossesses, et après avoir détendu mon cou, suis de son doigt la cicatrice de mes césariennes, s’arrête sur l’un de ses côtés et me saisi la mâchoire de l’autre main. Et la mon rêve me revient, l'ostéopathe ne me parle que de grossesse mais j’étais à côté de mon ventre bien avant… lorsqu’il a maintenu sa pression sur les deux points précité je me suis pensée que physiquement j’étais incapable de différencier une sensation du lieu de mes boyaux de celui de mon appareil génital féminin. Bien à côté de mon ventre, depuis des années.
Et là je lis vos différents postes … mon rêve me revient. Les canaux sombres sont une tentative de représentation de mon intérieur, mais c’est mélangé appareil digestif et génital ne sont qu’un dans ma représentation psychique.
Le
requin à la muselière est une tentative de représentation de
l’impensable,j’avais 20 ans, des vomissements, une coloscopie sans
anesthésie… la caméra est recouverte d’une capote à usage unique. Elle
rentre dans les canaux sinueux de mes boyaux, la pratique est interdite
sans anesthésie mais le médecin ne s’est pas gêné. Mon appareil à faire
des représentations pousse le détail à l’aileron qui coupe la surface de
l’eau… j’ai retrouvé le souvenir douloureux de la coupe des polypes (ne
vous inquiétez pas Madame il n’y a pas de nerfs vous n’aurez pas mal…
ouais gars la progression de ton truc ben je le sens, la coupe aussi et
au delà de ces sensations douloureuses ben maintenant je connais la
cartographie douloureuse de mes boyaux, le sigmoïde 😀 facile il est là)
Ma machine à faire des représentations me dessinent souvent dans les
rêves des routes sinueuses, que je suis, que je parcours, une tentative
de représentation de mes organes digestifs, faut dire qu’en plus je les
aient vu à l’écran en direct. Mais la représentation de la
différenciation entre organes de la digestion et organes de reproduction
elle, elle foire…et ça recommence. Jusque à ce rêve… il y a tout pour
les boyaux et au milieu de tout ça le signe hippie qui représente un
sexe masculin pénétrant mon sexe, c’est le cercle du bas qui me
l’indique, la cicatrice de mes césariennes. Première différenciation
dans les rêves entre génitale et digestif… et la jolie petite fille
blonde, plus le gavroche, la fille. Oui le gavroche c’est moi aussi,
l’un cohabitant avec l’autre mais maintenant je vois la fille. Avec ce
nom “pet de none “ associé au signe hippie reste comme unifié le
digestif et le génital… encore foiré la représentation mais pas tout à
fait cette fois… elle a été suffisamment bien dessiné que là je l’ai
repéré.
Le rêve fige dans un temps passé cette fille, comme pour se rappeler au bon souvenir de la femme que je suis aujourd’hui.
Les poissons de l’aquarium tels des polypes seront découpé c’est sûr. Où bébés ? Polypes seuls truc qui pousse en moi, tel un phallus? Non c’est comment les bébés qui poussent en moi est deviennent là encore mes phallus ? Tu m’as quitté et je reste la mère de tes enfants… tu me quitte je reste la mère de tes enfants (j’aime pas bien cette idée mais elle est là) le risque de castration est moins fort si je reste maitresse de mon phallus, si je le maîtrise. (J’aime pas bien cette idée là non plus mais bon elle est là aussi) Et après tout ne suis je pas le phallus de ma mère ? (J’aime pas cette idée non plus…) la coupure elle a lieu physiquement au niveau du cordon mais il y a un truc qui coupe aussi. Et le cordon symbolique, celui inconscient qui me relie à mère, je suis là encore en train de tenter d’y mettre une coupure, du symbolique, une représentation… pour définir mes propres contours, mes limites, mon image, ma féminité, m’accoucher en tant que sujet.
La non représentation psychique de la différenciation entre appareil génital et digestif (parce qu’en vrai je sais maintenant comment ça marche…😀) date à mon sens en ce qui me concerne en partie avant que je prenne le train du langage, le rêve me le rappelle.
Début 2019
Christine Dornier | Psychanalyste | Besançon