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Hôtel du nouvel an

Un rêve en bande de Moebius

je suis dans une chambre avec un homme, ou avec une femmes. Nous sommes dans dans un hôtel dans un pays Espagnol. Je suis également au rez de chaussé. Des individus sont à la recherche de ces deux personnes cachées la haut. Ils me questionnent. Je monte les escaliers pour atteindre la chambre. Nous frappons à la porte. Le gars en bas ouvre la lunette noire. Lorsque nous montons l’escalier si serré, je me sens à l’étroit, je tombe. Voila une partie des flics bloqués derrière moi et l’autre partie devant. J’aperçois tout en haut d’une montagne le dos bleu de la chemise du gars, parce qu’ils sont passés de l’autre côté. Le gars en haut ne dit rien. Moi j’ai eu le temps de le voir aussi, après je suis bloqué dans cet escalier trop serré. Je leur demande deux secondes aux flics derrière moi, juste le temps de me débloquer et pouvoir remonter, et que eux aussi puissent voir. Les flics parviennent à monter et voient les autres flics de l’autre côté sur la crête. Ils ne comprennent pas pourquoi. Pourquoi personnes ne les a vu passé la haut.

L’analyse


Voici une mise en scène qui donne à voir la superposition de plusieurs représentations. Le rêve me place à la fois dans la chambre et dans le hall d’entrée. Je mets en scène deux parties de trois (je voulais écrire moi) dans des positions bien différentes.

  • l’une à l’étage avec une femme ou un homme, le doute s’installe à mon réveil
  • l’autre dans le hall qui accueille les forces de l’ordre et les ralenties en partie
  • et la troisième, celle qui a émergée de mon lapsus, moi en tant que je suis force de l’ordre

La chambre est le théâtre d’un acte sexuel entre moi et un homme ou une femme. A entendre que le rêve me met en scène dans un acte sexuel interdit, avec ma mère ou bien mon père. A entendre ici une expression de mon ça.

Au vu de l’interdit de l’inceste, les forces de l’ordre entre alors rapidement en scène, misent en articulation par une autre représentation de moi même. C’est la fille moi même qui les accueille dans le hall. Les flics sont une expression de mon Surmoi.

Au réveil j’ai une sensation de malaise qui se réfère à ce passage de mon rêve. Je ressens alors comme un désir irrépressible de protéger le couple de la chambre du haut, comme si je devais faire acte de résistance face à ces forces de l’ordre qui font irruption au rez de chaussée. La mise en scène de la montée d’escalier vient en soutien de ma volonté de ralentir les policiers dans leur montée à l’étage: je tombe dans l’escalier qui conduit à la chambre du couple interdit. Je chute toute entière dans une montée qui me conduit dans un passage devenant de plus en plus étroit en métaphore de l’entrée du ventre de ma mère.
L’effet reste efficace à demi: oui j’ai laissé des forces de l’ordre et de la morale passer devant moi. Je peux donc dire que cette représentation de moi porte également le désir d’arrêter ce qui se passe à l’étage. Voici donc une compilation d’expression de ça et de surmoi sur une même représentation de moi même, une moi même en bande de Moebius.

A l’écriture j’ai associé ce mouvement de résistance à la résistance des Justes qui pendant la seconde Guerre Mondiale ont protégés des êtres humains des exaction des forces de l’ordre nazi. Je me sentais mal dans mon rêve, comme si ces forces de l’ordre allaient tuer des innocents. Ce couple pourrait bien être innocent de l’idée d’inceste que je leur impute et donc être une représentation de mon couple, celui que je forme aujourd’hui avec l’Homme qui partage ma couche. Et pourtant celui ci de couple il est légitime, alors pourquoi faire intervenir les flics pour stopper l’affaire? A vous écrire je comprends mieux l’échec de certains de mes couples plus anciens. Par le passé je me suis vu en train d’organiser la fin de mes relations. Chez moi ça prenait la forme de celle qui sauve, qui répare pour ensuite voir s’envoler l’homme qu’elle aime avec une autre. L’analyse de ce rêve me permet de mettre un vide, une distance entre l’idée que je porte et la réalité de ma vie de veille. Aujourd’hui je comprend de mon rêve que je porte l’idée de mettre fin au batifolage d’un couple, qui peut être mon couple actuel parce vu comme un couple incestuel qu’il n’est pas. Heureusement ce n’est qu’un rêve, je ne suis pas obligé de quitter mon Homme pour de vrai afin de comprendre qu’il ne s’agit que d’une idée et non de ma réalité extérieur.

La représentation de la loi, la morale, c’est aussi de moi dont il s’agit. Au sein même de ma psyché loge l’idée que l’idée d’inceste est interdite. Elle est interdite parce que vue comme vachement risquée par mon inconscient de petite fille. Oui c’est l’origine de l’explication que je me suis donnée à la disparition du zizi que je m’imagine avoir eu: j’ai désiré mon père alors en sanction ma mère me la coupée, détruite. Ici c’est le couple tout entier qui disparait, avec quelques uns des flics, de l’autre côté de la vallée, comme s’ils avaient lévités d’un mont à l’autre, par dessus le lit de la rivière. Cette mise en scène vient comme conjurer la gravité de la situation source de la chute de mon phallus. La vallée est une métaphore de l’entre cuisse d’une femme d’où chute l’enfant lors de sa naissance.

L’analyse vient donner une limite encore plus détaillée aux représentations qui peuplent mon inconscient et ainsi limité la confusion que je peux avoir avec ma réalité de vie de veille.

 Christine Jeudy | Psychanalyste | Besançon

La répétition
copine d'infortune