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Ce soir c'est ceinture!

ou pas!

 

Un rêve où je suis dans un lit avec un roi. Je vais pour lui faire l’amour mais il garde sa ceinture verte. Le plan monte au dessus du plafond et on me vois allongé à côté de lui, recroquevillée comme un fétus dans le ventre de sa mère. Le roi dit: je garde cette ceinture parce que n’importe qui peut péter les plombs. Moi ça me gave qu’il la garde, ça me gave grave.
Je pars ensuite dans un parcours fantastique, une descente incroyable faite de marches contenant de l’eau, chaque marche est comme un pédiluve: petit contenant rectangulaire contenant de l’eau. C’est une course et je suis devant. Je descends, et je fais bien attention à mettre mes pieds sur les deux rebords de chacun des rectangles formant les marches, bien comme il faut pour pas que mon pied accroche en entrant dans un petit pédiluve.Sinon je risquerais de tomber. Je parviens jusqu’à une piscine, je sais que pour continuer mon chemin je dois sauter dedans. Or je me dis qu’habituellement c’est une action qui me panique et que je n’arrive pas à franchir, la peur de la chute. Là: pas de soucis, je saute les pieds en premier, je pince mon nez. Dans l’eau j’ai un peu d’appréhension pendant le temps de la remontée, mais je sais que mes poumons sont capables de tenir largement le temps escompté. Je conscientise dans mon rêve que le temps à retenir mon souffle est pas si long que ça, que je vais m’en sortir.
La scène repart dans un long dédale de chambre, il y a un premier endroit ou je me déshabille, pour passer une chemise bleue, un chemisier bleue légé et légèrement transparent, c’est ma chemise. Mon ami C est là allongé dans un lit. Il cause, il va être pris en charge par des médecins. Entre temps on change de chambre, je prends mes habits avec moi. Il continue à s’installer dans une chambre parce que son état se dégrade, alors va falloir qu’il soit accompagné.
Le plan part dans un couloir ou des personnages s’attaquent dans un combat sans merci, un homme et une femme. La femme (probablement moi) possède deux sabres. je fais des sauts impressionnant telle Trinity dans Matrix. J’ai l’impression que je cède du terrain, que je vais mourir, mais finalement non. Le plan passe au dessus du mec et je peux voir deux traces aux niveaux des ailes, des omoplates, deux fentes que je lui ai assénée avec mes sabres en même temps que je sautais par dessus sa tête dans un saut périlleux.
Me revoilà avec l’ami C dans sa nouvelle chambre. Il y a un jeune qui est là. Je l’ai croisé à un autre endroit, à un autre repas quand j’étais animatrice en colonie de vacances (en bafa) à priori quand j’étais dans le village de X. Il est plutôt jeune, plutôt beau, un persing à l’arcade sourcilière. Mon ami C dit “le monde est vraiment petit”

Mon père Oh!!! ce Roi de mes désirs (oedipe). Sa mort, le mois dernier, est venue me rappeler dans ma réalité de vie de veille l’interdit d’un passage à l’acte avec lui: oui il est vraiment plus là, c’est vraiment pas possible. Sa mort vient se positionner comme un soutien de l’interdit de l’insceste (en soutien de mon surmoi). Je ne couche pas avec le Roi, à cause de sa ceinture.
La ceinture verte je la tire du film “le chevalier vert” Elle est un cadeau de la mère au fils, elle est ensorcelée. La mère parle devant la ceinture, cite des formules magiques et y coud une rune qu’elle a gravée de sa main. Cette ceinture est une représentation des mots de sa mère. Ces mots donnent une indication de ce que la mère veut que son enfant devienne: un homme qui revienne avec la tête sur ses épaules (conjuration de la castration) tant qu’il garde la ceinture à sa taille, autrement dit tant qu’il suit les mots de sa mère, dit encore autrement tant qu’il suit ce que sa mère veut qu’il devienne. Comme dans le chevalier vert, le Roi de mon rêve ne veut pas enlever sa ceinture parce qu’elle le protége de ceux qui pourraient pêter les plombs, et lui asseiner des coups. Le Roi garde sa ceinture pour se protéger de ceux qui qui voudraient lui couper la tête ou tout autre membre qui dépasse de son tronc.

Le Roi c’est aussi moi: d’ailleurs ma mère me disait petite: “on dirait le roi soleil, tu aimes que l’on te regarde t’habiller” (construction de mon narcissisme)
Le vert c’est aussi la veste verte que j’ai pris chez mes parents, afin d’éviter un lavage intenpestif, la veste que mettait mon père, celle qui porte son odeur. Cette relique est une manière de ne pas le laisser partir (comme ma tête), comme si le fait de garder son odeur évitait la coupure de la séparation. Garder son odeur, c’est comme réciter une formule magique qui chasserait les démons de sa mort. La mort est une méthaphore de l’horreur de ma propore castration, alors c’est une conjuration de ce moment terrible où, sans maitrise aucune, j’ai la représentation d’avoir perdu mon zizi. D’ailleurs depuis la mort de mon père, j’ai mal au sacrum, comme si cet os, relicat d’une queue ancestrale était plus grand que de coutume. J’ai également de nouveau été constipée, comme pour garder. Un brin somatique la meuf, et tout en écho à “je ne veux pas que tu t’en ailles”. Mon ventre s’est détendu le jour où l’homme qui partage ma couche a perdu sa sacoche contenant son porte feuille. Oui ça ne s’invente pas hein! Rien de magique, juste une concordance avec mon travail d’analyse depuis le décès de mon père.

J’adopte ensuite une position de foetus dans mon lit, comme chaque nuit quand je sombre dans les bras de Morphée. Il s’agit d’une manière de me représenter dans le ventre de ma mère (scène primitive), là où se trouve mon origine. Je sais que c’est un pour de faux et pourtant mon désir m’y pousse nuit après nuit.
Comme Gauvin du film “le chevalier vert” me voici mise en scène à sortir de l’enceinte. J’adopte un chemin plus aquatique, mais l’idée de la sortie du col de l’utérus est bien là. Dans mon rêve je ne subis pas, je maitrise. Je ne mettrais pas mon pied, méthaphore d’un zizi, dans une marche rectangulaire méthaphore de la foufoune de ma mère: non mon désir est ailleurs, il me pousse dehors. Ce désir sexuel pour ma mère est tout de même présent dans mon inconscient: je suis en foetus dans le lit et je représente mon pied qui frôle l’entrée du trou de ma mère donc bon il est aussi là ce désir hein. C’est un peu comme le renard du Chevalier vert, cette queue rousse magnifique qui donne une représentation du côté désirant (le Ça) et qui pourtant mets en garde Gauvin “non n’y va pas (dans le ventre de ta mère) par là c’est trop dangereux tu vas y perdre la vie” Pour continuer à exister en tant que Sujet, mon Ça me pousse dehors, ça donne du sens. La sortie de la piscine dans laquelle j’ai décidé de sauté (elle maitrise la meuf)est un représentation de ma naissance, de cette sortie des eaux et de l’air qui s’est engouffrée dans mes poumons: un sacré trac pour moi à priori, vais je tenir? Pour une fois mon rêve me la joue en mode: “mais oui tu es llaaarrrgggeee meuf”

Mon rêve change le décor, me voici dans un dédale de pièces. Je pense de suite à un hopital, celui de ma naissance et en même temps celui que fréquente un de mes amis: Richard. La chemise bleue frôle ma peau et à une connotation de plaisir sexuel. Je l’ai gardé des années cette chemise, légèrement transparente, je la mettais dans la maison quand j’étais avec l’amoureux du moment. Le nue s’explique donc par la naissance et un acte sexuel. Le bleue de ma chemise n’était peut être pas qu’un hasar. Lors de mes dernières conversations avec mon père je lui ai dit “j’ai toujours été persuadé que tu voulais un garçon” Il a sourit et dit “meuh non… ah sauf une fois, on était au champignons, ta mère était pas là, et tu as eu envie de faire pipi. Là tu as pas assez tiré ta culotte. Nous avons du rentrer. Là j’aurai voulu que tu sois un garçon” Ma sensation était la bonne, je n’étais pas folle, il aurai préféré un garçon, d’où le bleue, mais il m’a aimé (j’ai retenu un quand même)comme une fille.
La veste verte je la trouve jolie. J’ai décidé de la laver, je reprend la maitrise. Là c’est moi qui, parce que je comprend que l’odeur n’est pas mon père sort en même temps de ses mots, je sors de ce qu’il voulait que je sois pour devenir moi. Je la garde comme un cadeau cette veste, et je reprend ma vie parce que mon fantasme ce n’est pas la réalité, et à rester dedans je meurs. Mon Ça se mets au travail pour que je reste en vie: je désire profondément cet ami qui est à l’hopital. C’est un désir dehors de l’enceinte de mes parents, même si avec lui aussi c’est interdit. L’interdit est là pour une raison d’âge, qui vient me rappeler l’interdit d’avec mon père certe. Ni une ni deux, mon rêve me transforme le vieux en jeune, là ça devient possible (principe de plaisir).
La scène où je combat un homme est inspiré d’un film que j’ai vu la veille: cobrakay. J’ai toujours été impressionné par ces sauts qui défit la gravité: je comprend pourquoi aujourd’hui. Dans ce rêve je prend une revenche sur moi même. L’homme c’est moi aussi. Là c’est moi qui effectue l’entaille, je prend ma revenche sur des années à imaginer que quelqu’un m’a entaillé l’entre cuisse: là c’est moi à l’ouvrage. C’est ce que me permet la psychanalyse, reprendre la maitrise de ce qui se passe dans mon dédale de pièce inconsciente.

Décembre 2021

Christine Dornier | Psychanalyste | Besançon

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