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Faire Tiers-Lieu en stigmergie

Mes liens avec l'association de préfiguration du réseau des Tiers-Lieu BFC

Il y a quelques mois, Joséphine est passée me voir au Tiers-lieu “le 97”. Elle m’a expliqué être chargée du développement de l’association de préfiguration des Tiers-lieu Bourgogne Franche Comté. Après l’avoir écouté je lui ai parlé de moi.

J’ai expliqué comment je voyais se succéder des chargés de missions truc, bidule et machin, qui me semble-t-il avait quand même un peu la même mission, bien que d’institution d’origine différente. La mission de cartographier est un des exemples que j’aime beaucoup, d’autant que pour moi elle nécessite un dialogue entre les différents outils utilisés par les lieux et le traitement des données en est automatique (oui pour moi: c’est l’intérêt du numérique). Donc pourquoi un chargé de mission pour cette affaire?
Une autre question m’est venue, mais finalement, ces chargés de missions, pourquoi? à quel besoin de terrain, des gens ça réponds? en tout cas à moi: aucun.

J’ai raconté comment de ma colère d’avoir été boutée hors des financements, je suis passée au stade d’en être bien heureuse. L’incompréhension du refus a laissé la place à encore plus de stigmergie.
L’argent est certes un moyen de garantir l’usage du commun à chaque propriétaire d’usage. 
Et pourtant un Tiers-lieu c’est d’abord des gens.
Ainsi chaque usager du lieu "le 97" se questionne quant à sa contribution financière pour s’en garantir l’usage et en garantir l’usage aux autres.

La fonction de conciergerie a un rôle crucial, parce que la contribution financière en conscience ça vient chercher chaque individu dans son lien à être par rapport à ce qu’il donne à voir: en comportement, en argent, en temps, en don de matériel.
Or la vie, elle fait parfois que certains donnent à tout perdre, d’autres rien à en agacer les autres, et encore d’autres n’ont pas les moyens financiers de contribuer à la hauteur qu’ils souhaiteraient…
Les modalités d’expression de chaque être humain sont éminemment subjectives et multiples. Alors la conciergerie elle veille à ce que chacun puisse se positionner pour lui même. La conciergerie vient soutenir un dialogue permanent entre individuel et collectif (pour moi y compris hein, suis juste humaine)

J’ai conclu en expliquant comment lors des rencontres / sensibilisations / réunions, organisées par ces chargés de missions j’y voyais des gens dont le salaire est garantie par les subventions citées plus haut, pendant que d’autres rognent sur leurs heures de productions. L’idée étant de prendre en compte la réalité de chacun là où elle est et de permettre la cohabitation de gens qui à priori parlent pas la même langue, dit autrement c’est comment faire ensemble, ou faire tiers-lieu dans l’idée de sa composition sociale.

Je lui ai partagé l’idée suivante: au lieu de payer des gens à distribuer des subventions à d’autres, j’embaucherais des maraichers, des concierges de Tiers-lieux, des gens du numérique, … pour transmettre leurs savoirs à d’autres tout en produisant ensemble de la valeur et en écrivant leurs aventures comme un mode d’emploi destiné à qui voudrait tenter l’aventure à son tour (big up à Tilios). Ainsi avec des vrais gens se transmets tout un tas de savoir et ça: fait un Commun qui vit.

La question de la subvention, du cahier des charges, de l’appel à manifestation d’intérêt passe les limites des frontières. Avec leur mot les amis Belges eux aussi se questionnent, c’est quoi faire ensemble?
Lorsque le champs associatif est passé par la loi dans le champs de l’économique et solidaire, ces militants associatifs se sont d’abord sentis chamboulés dans leur identité de militant: “comment? comment est il possible de passer dans le champ de l’économique ce qu’eux considère comme non monétisable?” Puis ils se sont rendu compte que depuis près de 15 ans ils se sont déjà inféodé aux financeurs, à la finances en répondant année après année à des appels à projets et autres appels à manifestations d’intérêt. La conclusion de leurs travaux vient rejoindre les miens: c’est quoi faire association au sens de faire ensemble?

Depuis ma rencontre avec Joséphine, j’ai été convié à intervenir sur le Ramdam au Fablab des 3 lapins pour parler de la stigmergie et comment elle se pratique au Tiers-lieu “le 97” Et l’association de préfiguration a acheté deux de mes heures comme contribution financière. J’ai été touchée d’avoir été entendue dans mon besoin de prise en compte de ma situation qui fait que pour avoir un salaire à la fin du mois, me faut vendre des heures. Au delà du financier, je me suis sentie entendue.
Mes échanges avec l’associations ont continués, avec Joséphine, Amélie et d’autres que j’ai découvert lors du ramdam des “trois lapins”.
Ma représentation d’une association pantin, marionnette du financement et d’une association nationale omnipotente a laissé place à la rencontre d’êtres humains qui ont su entendre ce que j’avais à dire. Rencontre avec les salariées, les gens du conseil d'administration et des adhérents.
Joséphine et Amélie par leur action de conciergerie ont su me faire parler à d’autres Tiers-lieu que je n’aurai pas croisé ailleurs. Toutes deux, par leurs actions au quotidien elles sont en train de permettre à cette association de faire Tiers-lieu en tant que composition sociale. Elles permettent de faire dialoguer des personnes du conseil d’administration de l’association, des personnes des services de l’état, des personnes de terrain des tiers-lieux… En vous écrivant, me vient l’envie de les remercier toutes les deux: “merci de me faire vivre l’accompagnement de la conciergerie”

Malgré ma stigmergie collée au corps, celle qui fait que je n’ai pas adhéré à l’association de préfiguration du réseau de Tiers-lieux BFC: je contribue à la commission 3, l'association a souhaité réaliser une présentation du "97" et je peux contribuer financièrement à l’association pour soutenir ce commun qui a pris un sens pour moi. Alors je profite de cet article pour remercier l'association de son ouverture qui soutient un processus de faire ensemble au delà d'une appartenance administrative.

Tiers-lieu "le 97"

la vidéo de présentation Vidéo réalisée par Julien LE FLOHIC de MAGNA VOX et mis en musique par Eliott Mac Luckie.


 
 
Je vous souhaite une belle visite virtuelle et j'espère vous y voir en vrai.

Christine Dornier | Psychanalyste | Besançon.

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